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Mabuya sloanii, (Daudin, 1802b)
Scinque sloanien
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par Michel BREUIL *

Systématique - Description - Répartition dans l'archipel Guadeloupéen -
- Répartition locale - Habitat - Biologie-Écologie - Protection -

 

Systématique

Holotype : MNHN 554
Localité-type : Saint-Thomas (p.263)
Daudin (1802b) a appelé cette espèce scinque sloanien et Duméril et Bibron (1839) ont proposé le nom commun d'eumèces de Sloane.
Nom original : Scincus Sloanii Daudin, 1802b

Synonymes :
Euprepes semitaeniatus Wiegmann, 1837
Euprepes spilonotus Wiegmann, 1837
Tiliqua Richardii Gray, 1839
Mabuia fielgida Cope, 1863
Mabuia cuprescens Cope, 1863
Mabuya nitida Garman, 1887c

Le nom de sloanii a été donné par Daudin (1802b) en hommage à Sir Hans Sloane fondateur du British Museum qui a représenté (p.37) et décrit cet animal dans son ouvrage sur l'histoire naturelle de la Jamaïque (Sloane, 1704-1725).
L'orthographe correcte du nom de cette espèce est sloanii qui provient de la latinisation de Sloane en Sloanius qui donne au génitif sloanii et non pas sloanei comme l'ont écrit Schwartz et Thomas (1975), Schwartz et Henderson (1985, 1988, 1991), Williams (1999) et Censky et Kaiser (1999). En revanche, Greer et Broadley (2000) l'orthographient correctement.
Plée (BMNHN MS 72) a indiqué dans son catalogue consacré à son catalogue consacré à son séjour à Saint-Barthélemy, sous la rubrique Lacerta : " le lézard doré (Lacerta aurata) ou lézard de terre de la Martinique et de Puerto-Rico". "Cette espèce nous paraît cependant peu se différencier du véritable Lacerta aurata". Malheureusement, il n'y a aucun spécimen dans les collections nationales qui correspond à cette description.

Description
Les scinques de Saint-Barthélemy ont une coloration dorsale marron cuivrée parfois avec des reflets verdâtres. De l'extrémité du museau partent deux bandes latéro-dorsales de couleur crème qui se poursuivent le long du corps jusqu'aux environs des pattes postérieures. Elles s'étalent sur 3 rangées d'écailles. De chaque côté, au-dessus de chaque oeil, il existe une bande noir brillant qui longe par-dessus la bande crème sur 2 écailles de large et qui disparaît progressivement vers le tiers antérieur ou le milieu du tronc. Les flancs sont ornés d'une bande latérale marron foncé rouge qui démarre des narines, traverse l'oeil et le tympan et se poursuit jusqu'à l'aine. La face ventrale est crème &venant grise dans la partie postérieure. Les doigts se recouvrent à peine quand les pattes antérieure et postérieure sont plaquées, l'une vers l'autre, contre le corps.
La queue souvent cassée et régénérée mesure autour de 1,5 fois la longueur du corps et de la tête. Selon Rivero (1978), la longueur corporelle atteint 90mm. Le type (MNHN 554) a une longueur totale de 100mm dont 36 pour la queue qui est régénérée (Brygoo, 1985).

Dunn (1936) caractérisait Mabuya mabouya sloanii par des bandes dorso-latérales foncées et la présence de 2 ou 3 paires d'écailles nucales.

Répartition dans l'archipel Guadeloupéen
À Saint-Barthélemy, la présence d'un mabuya a été signalée la première fois par Underwood (1962), mais Pinchon en avait capturés à Colombier en 1953 et il s'agit de M.sloanii (Breuil, 1997a, 1999a). Actuellement cette espèce semble en très forte régression et nous n'avons trouvé aucun Mabuya sp. à Saint-Martin.

Répartition locale
Le scinque sloanien habite la plupart des îles des Grandes Antilles (Schwartz et Henderson, 1985, 1988, 1991), mais aussi Saint-Barthélemy et aurait peut-être habité Saint-Martin (Dunn, 1936).

Habitat
À Saint-Barthélemy, nous avons trouvé le scinque sloanien exposé au soleil sur un cactus-cierge couché au milieu de hautes herbes sur le Morne Vitet et sur une pelouse. Rivero (1978) a mentionné qu'à Porto-Rico, le scinque sloanien était abondant à la base des cocotiers, sous les amas de cactus (opuntia) et dans les fissures des rochers. À Saint-Barthélemy, tout comme à Porto-Rico, le scinque sloanien entre fréquemment dans les maisons.

Biologie-Écologie
Selon Sloane (1704-1725), les scinques grimpent avec adresse sur les arbres, les cases, ils se retirent dans les vieux bois pourris et ils n'en sortent que pendant la chaleur : si le temps tourne à la pluie, ils font alors beaucoup de bruit, et ils quittent même quelquefois leurs habitations.

Il n'y a pas de données sur la biologie de Mabuya sloanii, mais les grandes lignes de ce qui est connu pour l'espèce précédente doivent être valables pour cette espèce.

Protection
À Saint-Barthélemy, l'espèce est assez discrète, mais bien connue des habitants. Ces mabuyas sont parfois tués par quelques habitants. En effet, ces lézards à la locomotion ondulante plaquant leurs pattes contre leur corps, sont pris pour des serpents.
En revanche, d'autres habitants considèrent, dans cette même île, que cette espèce porte bonheur.
D'après les Saint-Barths, cette espèce est encore relativement abondante sur cette île où elle est appelé couleuvre-bâtarde, mais en plus d'un mois de terrain dans cette île, nous ne l'avons observée que deux fois.

© Histoire naturelle des amphibiens et reptiles terrestres de l'archipel guadeloupéen
Michel BREUIL - Ed.Museum national d'histoire naturelle de Paris (Paris- 2002)

 

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