Sphaerodactylus parvus (King, 1962a) |
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par Michel BREUIL *
Systématique -
Description - Répartition
dans l'archipel Guadeloupéen -
- Répartition locale
- Habitat - Biologie-Écologie
- Reproduction -
Systématique
Localité-type :"Saint-Eustache".
Syntypes : SMNH 2669, SMNH 2670,
SMNH 267 1
(ce denier individu est Sphaerodactylus sabanus de Saba) (non vus).
Lectotype : SMNH 2669 désigné
par King (1962a).
Nom original : Incerta sputator
Sparrman, 1784 (in part).
Synonymes : Sphaerodactylus pictus
Garman, 1887a.
Nom original:Sphaerodactylus macrolepis parvus King, 1962a
Holotype : UF 10034. 1 (non vu).
Localité-type : "Island of St-Martin, 2, 1/2 miles west, 1/4 mile
north of Philipsburg" .
Ce taxon a d'abord été considéré comme une sous
espèce du sphérodactyle à grosses écailles (Sphaerodactylus
macrolepis) qui habite les Grandes Antilles.
Le nom de macrolepis donné à cette espèce fait référence
à la présence de grosses écailles dorsales, carénées,
imbriquées et pointues. Celui de parvus est une allusion à la
petite taille du taxon présent dans les Petites Antilles par rapport
à ceux des Grandes Antilles qui mesurent souvent un centimètre
de plus.
Powell et Henderson (2001) le considèrent comme une bonne espèce.
Cette opinion, que nous suivons ici a été reprise par Nava et
al. (200la,b). Nous proposons le nom de petit sphérodactyle à
grosses écailles pour cette espèce.
Systématique
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- Reproduction -
Description
Avec une taille corporelle de 34-35 mm, le petit sphérodactyle à
grosses écailles est une espèce de taille supérieure au
sphérodactyle bizarre. A l'opposé du sphérodactyle bizarre,
le petit sphérodactyle à grosses écailles ne possède
pas un dimorphisme sexuel dans la coloration (dichromatisme). La couleur de
base est marron clair à marron foncé voire très foncé,
parfois tirant sur le gris. Le dos est parsemé de points foncés
plus ou moins marqués formant parfois de petites bandes transversales.
La tête est orange, marron clair ou brune. Une bande sombre part de la
narine, traverse l’œil et s'estompe sur le côté du cou.
Deux bandes sombres (marron foncé à noires) dorsales partent
des narines, passent entre les yeux et se rejoignent pratiquement en arrière
de la tête, elles entourent alors une tache noire de forme plus ou moins
irrégulière. Une barre noire dans la région scapulaire
(omoplates) contient deux taches blanches plus ou moins fusionnées, les
ocelles, mais qui sont parfois absents. La barre noire et les ocelles sont parfois
peu marqués voire manquent chez certains individus. Le ventre est de
blanc terne à gris et la gorge est maculée de marron. Le dessous
de la queue est jaune et le dessus comme le dos.
Répartition dans l'archipel Guadeloupéen
Schwartz et Henderson (1991) ne l'ont mentionné que dans la partie néerlandaise
de Saint-Martin et à Tintamarre. À Saint-Martin, nous avons trouvé
le petit sphérodactyle à grosses écailles jusqu'au sommet
du Pic du Paradis, (424 m). Il est également présent au niveau
de la mer dans les litières littorales comme sur la plage de Grande Caye
à l'est de Red Rock. Il se trouve sur Red Rock, le Mont O'Reilly et le
Mont Caréta. Il habite aussi la vallée de Colombier, les Terres-Basses
et l'îlet Pinel.
À Saint-Barthélemy, Schwartz et Henderson (1991) n'ont cité
le petit sphérodactyle à grosses écailles que vers Saint-Jean.
Nous l'avons rencontré entre Lorient et les Grands Fonds et à
Anse des Cayes, mais sa distribution doit être beaucoup plus étendue
que ne le suggèrent ces quelques points. Il semble cependant moins abondant
qu'à Saint-Martin. Il est à rechercher sur le littoral et dans
les ravines humides de l'île.
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Répartition locale
Le sphérodactyle à grosses écailles (Sphaerodactylus macrolepis)
est présent dans les Grandes Antilles (Porto-Rico, Sainte Croix et les
îles Vierges) où 9 sous-espèces ont été décrites
(Thomas et Schwartz, 1966). Le petit sphérodactyle à grosses écailles
(S. parvus) est endémique du Banc d'Anguilla (Anguilla, Saint Barthélemy,
Saint-Martin). Il vient d'être découvert à Scrub Island,
un îlet satellite d'Anguilla (Nava et al., 2001). Le banc d'Anguilla
est un des rares ensembles d'îles des Petites Antilles où deux
espèces de sphérodactyles cohabitent (p. 228).
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Habitat
À Saint-Martin, cette espèce recherche plutôt les
milieux les moins chauds et qui conservent une certaine humidité. Ce
sphérodactyle habite la litière de la forêt humide du Pic
du Paradis (424 m), les litières des arbres du cordon littoral (mancenillier,
raisinier bord de mer), les litières de forêts sèches (gaïac,
mapou, gommier rouge) comme à Tintamarre ou sur Red Rock ainsi que les
ravines et les bas fonds humides. Dans les milieux modifiés, il s'établit
dans les piles de végétation (feuilles de manguier, palmes...)
et aussi dans les murs. Il se réfugie aussi sous les troncs, les pierres,
plus particulièrement dans les milieux sans arbres, dans ce cas-là,
il est souvent associé à Eleutherodactylus johnstonei, plus rarement
au sphérodactyle d'Anguilla (Splaaerodactylus sputator).
À Saint-Barthélemy, il est aussi présent dans les arrière-mangroves et sous les cierges et les raquettes effondrés ainsi que dans les ravines humides. Selon Schwartz et Henderson (1991), il est de xérophile à mésophile. L'observation en terrarium de ces deux espèces de sphérodactyle montre de manière indiscutable qu'il y a séparation de l'habitat. Les petits sphérodactyles à grosses écailles se cachent le jour dans la partie humide du terrarium alors que les sphérodactyles d'Anguilla se dissimulent dans des endroits plus secs.
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Biologie-Écologie
Comme le laisse supposer son habitat, ce gecko montre une faible protection
contre la déshydratation.
En forêts (littorale, sèche, humide) où il chasse dans la
litière, parfois passant dans des zones découverte l'essentiel
de son activité est matinale, en fin d'après-midi et en début
de soirée. Nava et al. (200lb) ont montré qu'à Anguilla
la densité de cette espèce était corrélée
positivement avec le nombre de rochers sous lesquels les sphérodactyles
se cachent. La densité maximale atteinte serait de 56000 individus à
l'hectare. Ces auteurs ont aussi noté que le pic principal d'activité
se situe entre 19h00 et 2lh00 pour une température de 26-28 °C. En
revanche, dans les milieux sans ombre et sans litière, son activité
doit être essentiellement nocturne. On le trouve durant la joutée
essentiellement sous les pierres, les troncs couchés, les tiges des cactus
cierges morts, là où il reste un peu d'humidité.
Le régime alimentaire de cette sous-espèce n'a pas été
étudié dans la nature, mais, comme tous les sphérodactyles,
ils consomment essentiellement les arthropodes et autres petits invertébrés
de la litière.
En captivité, ils mangent des pucerons, des araignées, des petits
vers de farine, des termites, des fourmis et leurs oeufs.
Comme les autres sphérodactyles, cette espèce est la proie des
anolis (p. 204) et des améives comme à Tintamarre. On pourrait
penser que les périodes d'activité de ce sphérodactyle
correspondent à un évitement de la prédation par les anolis
dans des milieux où l'épaisseur de la litière est peu importante
pour se dissimuler avec efficacité.
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Reproduction
King (1962a) a noté la présence d'un œuf chez des femelles
observées en juin-juillet. Comme chez tous les sphérodactyles,
l'oeuf unique est visible par transparence au niveau de l'abdomen sous forme
d'une masse ovoïde blanc jaunâtre de taille variable suivant son
stade de vitellogenèse. Une femelle que nous gardions a déposé
son oeuf qui adhérait au fond du récipient. Il est difficile de
savoir si la reproduction est limitée au mois pluvieux, ou si dans les
milieux les plus humides, elle a lieu une grande partie de l'année. À
Saint-Martin, le petit sphérodactyle à grosses écailles
se reproduit au moins de février à la fin juillet. En avril 2000,
nous avons observé au sommet du Pic du Paradis des femelles à
tous les stades de la vitellogenèse, mais aussi des oeufs déposés
sous les pierres. Les oeufs mesurent 6 x 4,5 mm. Un oeuf pondu le 7 avril a
éclos le 23 juin soit après 11 semaines d'incubation (température
moyenne 22°-24°C). La longueur totale à l'éclosion est
de 22 mm.
Il n'y a pas de changements dans la coloration au cours du développement.
© Histoire
naturelle des amphibiens et reptiles terrestres de l'archipel guadeloupéen
Michel BREUIL - Ed.Museum national d'histoire
naturelle de Paris (Paris- 2002)
webmaster : Action-Nature (2003)